Alexia Audrain, jeune ébéniste et designer, sacrée lauréate nationale du James Dyson Award 2021 avec son fauteuil OTO
OTO est un fauteuil à étreindre à destination des personnes autistes avec des troubles de l'intégration sensorielle
Mercredi 25 août 2021 à Paris : Alexia Audrain, jeune diplômée de l’EDNA – l’Ecole de Design Nantes-Atlantique, devient la lauréate nationale du James Dyson Award 2021 en France. Avec son invention, elle a souhaité trouver une solution pour aider les personnes autistes souffrant de troubles sensoriels. C’est donc au travers du fauteuil OTO qu’elle propose une solution innovante permettant à l’utilisateur un contrôle en toute autonomie et non stigmatisante comme peuvent l’être d’autres produits existants sur le marché.
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Crédit @Coralie Monnet
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Un sujet encore trop méconnu
L’autisme est un trouble neurodéveloppemental (TND) dont les premiers signes sont perceptibles avant l’âge de 3 ans. Ces symptômes sont dus à un dysfonctionnement cérébral. Les personnes autistes perçoivent ainsi le monde d’une façon différente par rapport à une personne dite neurotypique. Le TSA (Trouble du spectre de l’autisme) affecte le développement de l’enfant dans :
· la communication (langage, compréhension, contact visuel…),
· les interactions sociales (perception et compréhension des émotions, relations sociales, jeux…),
· le comportement (gestes stéréotypés, intérêts et activités spécifiques et restreints, mise en place de routines, etc.).[1]
Par ailleurs, des études épidémiologiques actuelles estiment qu’1 à 2% de la population mondiale pourrait recevoir le diagnostic d’un TSA.[2]
C’est une rencontre avec des éducateurs travaillant avec des personnes autistes qui a inspiré Alexia. De nombreuses personnes autistes souffrent de troubles sensoriels. Le bruit, la lumière ou les contacts physiques peuvent être un véritable défi au quotidien, une source d'inconfort impliquant une surcharge sensorielle. Ces perturbations impactent leurs comportements. Pour compenser ce trouble sensoriel, les personnes autistes ressentent régulièrement le besoin d'être serrées très fortement. Il a été prouvé que les pressions profondes les aident à devenir plus conscients de leur environnement et contribuent à leur apaisement.
[1] Selon le site AutismeInfoService.fr
[2] Source : https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/autisme
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« Quand j'ai découvert le James Dyson Award sur les réseaux sociaux, j'ai choisi d'y participer pour challenger mon projet sur le lien entre le design et l'ingénierie. Je suis très fière d'avoir été choisi comme lauréate nationale française du JDA 2021 et heureuse de donner de la visibilité aux besoins des personnes autistes. Ce prix me permet de poursuivre l'industrialisation du fauteuil à étreindre pour le rendre accessible au plus grand nombre. Pour participer au JDA n'oubliez pas ce qui vous a donné envie de créer, transmettez les valeurs qui se cachent derrière votre innovation. », explique Alexia Audrain.
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Comment fonctionne OTO ?
Le fauteuil dispose de parois gonflables qui permettent d'exercer des pressions profondes sur le buste et les jambes afin de permettre à son utilisateur de ressentir les limites de son corps, de réduire les tensions afin de l’aider à se sentir mieux dans son environnement. Il peut ainsi utiliser le fauteuil en toute autonomie et répondre à ses besoins sensoriels. Grâce aux boutons de sa télécommande affichant les pictogrammes + et -, l’utilisateur peut ainsi faire gonfler ou dégonfler les cellules. OTO intègre également une carte électronique qui contrôle le circuit aéraulique et active la pompe. Il peut également être connecté à une tablette pour l’accompagnateur afin de régler le niveau de pression en fonction des besoins de chaque utilisateur et lui permettre de suivre l’utilisation du fauteuil en direct. Grâce à son design qui reprend l’aspect d’un cocon, OTO offre un sentiment d’intimité et de sécurité tout en procurant un effet rassurant à son utilisateur. Le rembourrage intérieur offre quant à lui une acoustique feutrée pour permettre à l’utilisateur de se concentrer sur son propre corps et s’isoler du monde extérieur.
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En quoi est-il différent ?
Plusieurs solutions permettent aujourd’hui d’aider les personnes autistes souffrant de troubles sensoriels mais celle-ci s’avèrent à la fois inadaptées et insatisfaisantes. En effet, elles consistent à les tenir fermement dans les bras ou de plaquer les plaquer au sol en appliquant le poids d’une personne ou encore de les allonger sous un matelas. A la différence des dispositifs matériels existants qui se basent sur des systèmes de compression passive telle que la couverture lestée ou le canot de compression en mousse, OTO permet d’appliquer une pression plus profonde et plus grande qui peut être contrôlée directement par l’utilisateur. OTO est innovant, car il répond à ce besoin de manière éthique et avec le contrôle en autonomie de l'utilisateur. Les usagers et les équipes médicales qui ont participé au développement du fauteuil confirment qu'il est important d'avoir accès à du mobilier thérapeutique non stigmatisant et beau pouvant contribuer à l'effet apaisant. OTO est innovant pour son système d'étreinte.
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Quels projets pour la suite ?
Alexia souhaite pouvoir continuer le développement de son fauteuil afin de le proposer à la vente en septembre 2022. Afin de pouvoir proposer un prix abordable, elle travaille avec les différentes partenaires techniques comme l’Ecole Supérieure du bois à Nantes afin d’optimiser le processus de fabrication. Elle prévoit notamment la construction de 5 fauteuils à l’automne 2021 qui s’intègreront dans différents environnements et permettront d’identifier les différentes pratiques. Elle a par ailleurs trouvé des médecins spécialisés dans l’autisme qui souhaitent effectuer une étude clinique avec OTO dès l’année prochaine.
Les finalistes nationaux
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Slive - de Jeanne Raynaud et Corentin Vercoor de l’UTC (l’Université de Technologie de Compiègne)
Le projet Slive consiste en des manches antibactériennes pour les soignants permettant de les réchauffer et ainsi leur apporter du confort tout en luttant contre les infections nosocomiales.
En effet, le personnel médical est contraint de porter des manches courtes afin de protéger les patients d’éventuels risques de contamination. En concevant Slive, Jeanne et Corentin ont pris en compte le nettoyage des avant-bras tout en veillant à ce que le dispositif soit adapté au service de blanchisserie des hôpitaux en se rendant au CHU d'Amiens-Picardie et en s’entretenant avec le Dr. Boyer et le Dr. Domisse, ainsi que le personnel hospitalier afin d’observer la réalité en service.
Les manches Slive s’enfilent sur les bras et permettent de couvrir le soignant de l'épaule jusqu’au bas du coude pour lui tenir chaud, grâce au textile élastique qui s’adapte à la morphologie. Dans l’exercice de ses fonctions, le soignant n’est pas gêné dans ses mouvements et la partie susceptible d’être contaminée est constituée d’un textile antibactérien à base de caséine, une protéine de lait, empêchant les germes de s’y accrocher. Slive s’adapte à l’environnement hospitalier, au circuit de blanchisserie et se retire, s'enfile et se plie rapidement. Plusieurs tailles sont disponibles et se distinguent par une bande de couleur en haut de la manche.
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Jeanne Raynaud & Corentin Vercoor, finalistes nationaux du James Dyson Award 2021 en France avec leur projet Slive
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« Etant étudiants en dernière année de design industriel, nous avions beaucoup entendu parler du James Dyson Award via les soumissions d’anciens étudiants exposés dans notre école. Nous avons eu envie, à notre tour, de mettre à l’épreuve nos compétences et pour cela, proposer une solution à ceux dont nous avons pu observer les difficultés lors de ces deux dernières années : les soignants. Nous avions pour souhait de démontrer qu’il existe des solutions simples, telles que Slive, pouvant permettre d’améliorer le quotidien du personnel médical. Après un retour positif du milieu hospitalier sur notre projet, nous avons été d’autant plus ravis d’apprendre que le jury en approuvait la viabilité. La prochaine étape consiste à porter le projet au niveau international et de tester le prototype en collaboration avec le personnel médical. " », expliquent Jeanne et Corentin.
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Recap - de Bruno Miloux de l’EDNA (Ecole de Design Nantes-Atlantique)
Recap est un assistant à l'entretien des appareils domestiques visant à prolonger la durée de vie des appareils domestiques par un meilleur entretien. Il encourage une consommation responsable et interroge notre regard sur les produits manufacturés pour répondre aux enjeux environnementaux.
Fruit d’un long processus de recherche et d’échange avec des acteurs industriels (groupe Lacroix, groupe Fnac-Darty), des acteurs de l’économie circulaire (La recyclerie de l’Île, Envie44), ainsi que des utilisateurs potentiels Recap permet d’apporter une réponse globale à un problème clairement identifié. C’est dans la continuité de ce qui est engagé par les distributeurs d’électroménager, avec l’indice de réparabilité notamment. Il s'agit d'une réponse face au constat de la complexité induite par la quantité d'appareils produits.
Recap se compose d'un espace numérique qui rassemble les informations d'entretien et d'un capteur connecté. Chaque appareil de la maison se voit attribuer une fiche d’entretien avec l’ensemble des tâches à mener pour garantir une durée de vie optimale. Enfin des liens externes permettent d'accéder à du contenu spécifique à chaque appareil. On y retrouve des tutoriels, des notices constructeurs, et autres documentations relatives au produit.
« Je suis toujours intéressé pour challenger mes projets surtout que les critiques de professionnels apportent une vraie reconnaissance aux projets sélectionnés. C'est une immense fierté d'apprendre que mon travail est reconnu par une entreprise qui apporte une réelle importance à la durabilité des appareils électroménagers. C'est également la validation de nombreux mois de recherches et d'une méthodologie développée à l’EDNA. Ce projet ne demande qu'à se concrétiser et s'intégrer dans le foyer des français. Il nécessite davantage de tests avec les utilisateurs pour répondre au mieux aux contraintes industrielles mais aussi adapter ces nouveaux usages. », explique Bruno Miloux.
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Bruno Miloux, finaliste nationaux du James Dyson Award 2021 en France avec son projet RECAP
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